Le monde des rêves est un univers mystérieux. Ses histoires semblent abracadabrantes, déroutantes et les repères sont tout autre que dans la vie habituelle. Les objets, les personnes, les paysages possèdent une présence inhabituelle, déconcertante. Par exemple, un mouchoir, un couteau, une table, comme des accessoires de théâtre, prennent une grande importance. De la même manière, les animaux sont présents dans les rêves. On rêve d’insectes, de fourmis ailées, de mouches par myriades qui nous tournent autour et nous agacent. Parfois d’animaux réels que nous n’avons jamais rencontrés : singes, ours polaires, alezans ou même d’animaux fantastiques corbeaux et serpents géants, dragons, licornes qui semblent sortis d’histoires médiévales ou de romans de science-fiction.
Si tout ceci me paraît absurde, insensé, si je n’y comprends rien, en même temps, je sens que cela peut signifier quelque chose ; je sens qu’ils sont signifiants, qu’ils ne sont pas placés là par hasard. Je me demande, ce que cela peut vouloir dire, à quoi ça rime et je sens que cela rime à quelque chose. C’est bien ce qui perturbe le plus dans les rêves et qui pousse à les rejeter car l’esprit endormi n’aime pas les réveils ou bien qui nous conduit à les regretter comme une chance que nous n’aurions pas saisie assez vite.
Après les avoir interprétés, j’éprouve le besoin de dessiner mes rêves car cela m’apporte une deuxième interprétation… A suivre…
J’ai eu envie de percer ce mystère, de devenir l’explorateur de mon univers propre, j’ai senti que vivait en moi un monde extra-ordinaire, que j’étais plus intéressant que je ne le croyais, que j’étais sinon exceptionnel du moins unique. Lorsque j’ai compris que les rêves pouvaient être un langage codé, j’ai voulu acquérir sa grammaire et son vocabulaire, sa logique interne qui est celle de la poésie. Sur les pas de Carl Jung, j’ai voulu découvir mon « trésor caché » que j’étais seul à pouvoir découvrir. J’ai appris à dialoguer avec mon inconscient à développer une régulation de mon existence. Aujourd’hui, j’écris ce livre, pour partager mes découvertes, pour vous inviter à vous découvrir.
Lorsque j’ai commencé à noter mes rêves, il y a plus de quinze ans, le monde des rêves m’était pratiquement inconnu et j’abordais cette vie de mes nuits avec le trouble de l’explorateur perdu dans la jungle, sans boussole et sans guide, mais toujours avec cette échappatoire de rentrer dans la vie diurne raisonnable et raisonnée. Si j’ouvre le classeur de mes rêves, je prends plaisir à feuilleter cet album de souvenirs d’un genre bien particulier ; tel rêve oublié me surprend à nouveau, tel personnage que je vois différemment, telle interprétation ancienne qui me paraît obsolète voire erronée et qui met en lumière mon aisance actuelle à me mouvoir dans l’univers des fantasmes.